L’école dehors : l’apprentissage à ciel ouvert

Savez-vous que 4 enfants sur 10 ne jouent jamais dehors ?
(Source : Bulletin épidémiologique hebdomadaire INVS)

Au fil du temps, et de l’arrivée des nouvelles technologies, les enfants passent bien moins de temps en dehors des murs. Alors que nous sommes naturellement programmés pour être mobile à l’extérieur, la question de l’école dehors se pose.
Certains pays comme le Danemark et la Norvège pratiquent l’école dehors depuis les années 1990 ! L’école dehors est un véritable apprentissage à ciel ouvert !

Au-delà̀ de ses bienfaits attestés sur la santé mentale et physique humaine, la nature constitue un terrain de jeu et d’apprentissage extraordinaire pour les enfants.
Dans cet article, nous allons nous intéresser aux bienfaits de l’école dehors : l’apprentissage à ciel ouvert, et ses modalités.

Les bienfaits

Le plaisir d’apprentissage :

Les espaces des classes, artificiels, fermés et souvent exigus vont totalement à l’encontre de nos besoins naturels, et peuvent souvent mener à la déconcentration et l’ennui.
A l’extérieur, ils peuvent apprendre autrement, avec plus de liberté. Le contact avec la nature est généralement source de joie pour les enfants.

Le bien-être :

Les enfants passent bien trop de temps devant les écrans, et donc pratiquent bien moins d’activités physiques.
Ils ont besoin de marcher, courir, grimper, construire. Cela répond à leur besoin physique de mouvement !
Être en contact avec la nature participe aussi au bien-être, et diminue le stress et l’anxiété.

Un apprentissage concret :

Apprendre dehors leur permet de :

• Développer leurs sens et leur intelligence. Pour cette dernière surtout celles qui sont négligées en classe :
– L’intelligence kinesthésique : l’intelligence du corps et des mouvements
– L’intelligence naturaliste : celle qui permet de classifier d’observer les éléments naturels.

• D’apprendre autrement en mettant tous ses sens en éveil. Ils peuvent expérimenter, observer, manipuler. En analysant son environnement, l’enfant développe une meilleure compréhension de ce qui l’entoure.

• D’augmenter les capacités de mémoire, de concentration et d’attention.

• Développer sa créativité et sa motricité.

La coopération :

Faire classe dehors leur permet de développer la coopération entre les élèves en organisant des activités qui les font réfléchir à réaliser ensemble !

Développement de l’éco-citoyenneté : 

L’enfant prend connaissance du monde qui l’entoure vu qu’il cohabite avec des espèces d’animaux, de plantes, c’est tout un écosystème auquel il n’avait pas forcément conscience !

Il apprend à s’émerveiller devant la nature et sa beauté, et sera donc plus enclin à vouloir la protéger !

A savoir que nous pouvons sensibiliser vos élèves à l’environnement … nous animons des  ateliers , des animations et conférences  sur la réduction des déchets, le compostage et les éco-gestes.

Comment s’y prendre ?

Lieu :

Trouver une zone verte pas loin de l’école, comme une forêt, un parc, un espace vert…
Effectuer l’école dehors dans la cour de récréation de l’école, c’est possible aussi !

Sécurité :

La surveillance des enfants et leur sécurité peux inquiéter.
Expliquer bien aux enfants les règles à respecter lors de l’école dehors, répétez-les souvent juste avant de partir.

Météo :

La crainte est également que les enfants aient froid, s’il pleut, neige, vente. Pour cela, il est nécessaire de prévenir les parents en avance des jours où vous effectuerez l’école dehors afin qu’ils puissent habiller les enfants en conséquence !

Aide :

Associer les parents à votre démarche ! Invitez-les à partager cette expérience avec la classe.
N’hésitez pas à créer un document sur lequel les parents qui souhaitent vous accompagner peuvent s’inscrire.

Le mieux est de commencer par essayer dans un premier temps dans la cour de l’école.
Petit à petit, vous prendrez des repères d’enseignement et de développement d’apprentissage à l’extérieur.

Matériel :

pour l’enseignant :

– Trousse à pharmacie
– Cahier d’appel + cahier contenant les numéros d’urgence

pour l’élève :

– Une gourde
– Vêtements imperméables par temps de pluie
– Casquette par temps ensoleillé (crème solaire)
– Vêtements chauds par temps froid

Des idées d’activités

– Construire une cabane.

– Jeux sportifs : course d’orientation, parcours, équilibre sur des branches.

– Landart : création d’œuvre d’art avec des éléments naturelles

– Mathématique : Utiliser des matériaux naturels pour compter : pommes de pins, cailloux, bâtons..

– Dessiner

– Séance lecture

– Écouter les sons pedant 1mn, noter les sons, les comparer.

– Observer et répertorier les animaux : écureuils, oiseaux, insectes, … et végétaux : arbres, plantes, fleurs, …

– Danse : apporter une enceinte et réaliser une chorégraphie tous ensemble

– Chasse au trésor.

– Cercle de parole.

– Jardinage.

L’exemple de Claire Bonnin

Claire Bonnin, directrice d’une école maternelle de l’Indre, enseignante d’une classe de moyenne section/grande section.

Claire Bonnin souhaite renouveler ses pratiques et expérimenter une autre pédagogie. Suite au premier confinement, elle a eu envie d’air libre ! Elle commence alors « la classe dehors » en septembre 2021 à raison d’une matinée par semaine.

Un grand espace vert est disponible juste derrière l’école, parfait pour lancer ce projet !

Cette professeure a commencé par organiser une réunion avec les parents, pour les rassurer sur les questions de sécurité et sur les enjeux scolaires du projet. Elle communique beaucoup par mail sur les ateliers réalisés dehors, les ateliers à venir, et les tenus adaptées pour la météo.

Lors de ces matinées de classe à l’extérieur, l’enseignante commence toujours par un moment de regroupement collectif, quelques minutes pour se connecter avec la nature, chanter, écouter les bruits, lire une histoire, puis elle redonne les règles de sécurité. Ensuite, elle alterne entre une phase d’exploration libre et des ateliers dirigés en petits groupes.

Claire Bonnin a pu constater que le rapport enfant/adultes a été transformé. Elle se sent apaisée, n’a plus constamment les yeux rivés sur son horloge, est bien plus disponible pour ses élèves et donc établit plus facilement une complicité avec les enfants. Les relations entre élèves sont également transformées, il y a beaucoup plus d’empathie entre eux ! Ils prennent confiance,et sont bien plus curieux et observateurs qu’auparavant.